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12 nov. 2013

Partez à la découverte d'OS exotiques


Quand on parle de système d'exploitation, on parle de Windows, Mac OS X voire GNU/Linux. Mais il n'y a pas que ces trois là. Partez en terres inconnues découvrir les OS qui sortent des sentiers battus...

Quand on parle de système d'exploitation (OS) sur ordinateur personnel, on entend souvent Microsoft Windows et Apple OS X. Si les interlocuteurs sont par chance un peu informés, GNU/Linux est aussi évoqué. Sauf que des OS, il en existe des centaines.

Bien sûr, beaucoup sont fermés, très chers et/ou ultra-spécifiques. Cependant, il en existe plusieurs des Libres et/ou gratuits qui valent le détour. Je vous propose ici un petit aperçu de plusieurs solutions plus ou moins abouties pour certaines mais qui méritent d'être plus connues.

Les UNIX/Linux

Quand on parle d'OS alternatif Libre, après Linux, on parle souvent des *BSD. Il en existe 4 principaux : FreeBSD, OpenBSD, NetBSD et DragonFlyBSD. Contrairement aux systèmes de distributions Linux, ceux-ci sont des OS différents. Ils ne partagent pas le même noyau et comprennent des binaires distincts. En Unix libre, il existe aussi une version libre de Sun (Oracle) Solaris et le Hurd. Au vue de l'écosystème particulier d'Android, je vous ai mis aussi Android pour PC (bien que ce soit un noyau Linux).

FreeBSD

Installation :
Facilité :
Maturité :
Logithèque :

L'installation est à l'ancienne.


Par défaut, il s'installe en mode texte.


Mais après quelques manipulations (en ligne de commande), vous pouvez obtenir le confort d'une gestionnaire de fenêtre graphique. Ici un exemple avec KDE :


Comptez 2,4 Go sur disque en mode texte et un peu moins de 5,5 Go pour avoir un X avec KDE 4.

Pour bénéficier de FreeBSD sans les configurations en ligne de commande, il existe un genre de distribution de FreeBSD nommé PC-BSD.

PC-BSD

Installation :
Facilité :
Maturité :
Logithèque :


PC-BSD est un édition de FreeBSD orientée vers la facilité d'utilisation et le desktop. L'installation y est clairement plus simple et graphique.


On arrive ainsi à un système complètement configuré d'origine :


A notez que le gestionnaire de fenêtre choisi est KDE. Bien sûr, vous pouvez en installer un autre.

Comptez au moins 10 Go de disque et 256 Mo de RAM.

Lien vers FreeBSD : http://www.freebsd.org/fr/
Lien vers PC-BSD : http://www.pcbsd.org/fr/

NetBSD

Installation :
Facilité :
Maturité :
Logithèque :

Comme FreeBSD "nature", l'installation est en "mode texte graphique" :


Et le système est installé en mode texte :


Mais avec quelques packages en plus, on peut disposer d'un X avec un gestionnaire de fenêtre. Ici, KDE 4 :


850 Mo pour une installation de base "complète". Pour installer KDE, j'ai tapé "pkg_add -v kde4" qui m'a tiré "toute la planète" en dépendance. Je l'ai coupé en cours de route mais il m'a consommé quand même 4,5 Go de disque.



OpenBSD

Installation :
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Logithèque :

J'ai un ami qui parlait d'OpenBSD en ces termes : "pour faire moins convivial, il faut enlever le clavier. Je ne vois pas d'autres solutions". OpenBSD est un fork de NetBSD orienté sécurité et effectivement, le design n'est pas son point fort. Bienvenue à Sparte.

Vous trouviez l'installation en ncurse de FreeBSD dure ? OpenBSD ne verse même pas dans ce luxe. On va à l'essentiel. Mode texte :


Ce qui peut devenir sportif lors de la configuration des partitions/slices par exemple :


Au premier démarrage, vous bénéficiez d'une magnifique animation qui vous dirige vers un bureau graphique... non, je rigole. Ligne de commande :


Mais en installant quelques packages, on lui donne tout de suite une vue plus amicale :


Comptez 700 Mo pour le système avec X et 1,7 Go environ pour avoir KDE 3.5.

La rudesse des premiers pas sous OpenBSD impressionne. Néanmoins, si une connaissance de la ligne de commande est requise, le système se montre simple, efficace et propre. Sans configuration, KDE a été installé via FTP en quelques lignes. Après, il faut aussi voir que dans un souci extrême de sécurité, les logiciels sont disponibles dans des versions éprouvées. Par exemple, KDE est proposé dans version 3.5.10.



DragonFlyBSD


Installation :
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Maturité :
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Issu d'un fork (comprenez une reprise d'un logiciel en parallèle pour le faire évoluer de manière différente) de FreeBSD, DragonFlyBSD se montre maintenant plus indépendant. Contrairement à ses origines, il s'oriente plutôt côté serveur avec notamment le système de fichier HAMMER (orienté clustering). Notez que ce FS nécessite au moins 10 Go par partition/slice.

Côté installation, tout est en "graphique" ncurse :


Une fois l'installation terminée, on se retrouve en mode ligne de commande :


L'OS prend un peu moins de 1,5 Go sur disque mais il n'y a alors pas de serveur graphique. Comme FreeBSD, il faut quelques manipulations pour alors arriver à un gestionnaire de fenêtre, ici XFCE :


Lien : http://www.dragonflybsd.org/

OpenIndiana

Installation :
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Logithèque :

Non, rien à voir avec un archéologue avec un fouet et un chapeau. Il s'agit là d'une version Libre de Solaris. Pour ceux qui ne connaitraient pas, Oracle Solaris (anciennement Sun Solaris) est un système d'exploitation UNIX utilisé principalement dans les grandes entreprises. Initialement prévu pour une architecture maison de processeur (nommée SPARC), il est devenu compatible x86 donc installable sur un PC de base.

Cette version Libre ne dispose pas du gestionnaire de fenêtre de Solaris mais propose à la place un bon Gnome des familles, ce qui ne dépaysera pas les Ubuntuistes.


Côté démarrage, le CD boot sur une version Live après vous avoir demandé votre langue. Tout est parfaitement fonctionnel mais vous pouvez aussi choisir de l'installer à partir du CD Live. Comptez bien 4 ou 5 Go sur le disque. Tout se déroule de manière graphique de l'OS Live.


Une fois installé, vous aurez de même Gnome pleinement fonctionnel. Je précise au passage qu'un gestionnaire de package graphique est disponible :


Lien : http://openindiana.org/

Android-x86

Installation :
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Android utilise un noyau Linux. Pourtant, c'est un peu délicat de le définir comme un distribution. Si Android est connu pour être installé sur les smartphones et tablettes, il se trouve que les architectures qu'il supporte lui permet aussi d'être installé sur n'importe quel PC (ou presque). Pour pouvoir en bénéficier, on peut s'appuyer sur le travail de l'équipe Android-x86.

L'installation se déroule en mode graphique simplifiée :


A noter que le partitionnement se fait par cfdisk.

Une fois installé, un ensemble de question est posé, à l'image du premier boot d'un smartphone/tablette sous Android :


Et nous pouvons enfin accéder à l'interface :


Les applications de base y sont :


On remarque que, contrairement à CyanogenMod, le Google Play est disponible. Vous pouvez alors installer n'importe quelle (ou presque) application Android sur votre ordinateur. La machine est alors vue comme une tablette. Point intéressant à savoir dans certaines situations.

Lien : http://www.android-x86.org/

GNU/Hurd

Installation :
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Logithèque :

A l'origine, le projet GNU visait de recréer intégralement un UNIX Libre complet. Par manque de ressource sur la partie noyau, il s'est rapproché de Linux (qui lui manquait d'application) pour former GNU/Linux. Depuis, GNU/Linux s'est diversifié donnant la myriade de distributions Linux telle qu'on la connait. Cependant, GNU n'a pas oublié l'idée de devenir un système complet et propose son noyau, Hurd, comme alternative à Linux.

Le plus simple pour installer Hurd est d'utiliser Debian GNU/Hurd. En effet, le projet Debian est à l'origine générique. Si sa face la plus connu est Debian GNU/Linux, il existe aussi un Debian GNU/Hurd utilisant le noyau Hurd et même un Debian GNU/kFreeBSD utilisant le noyau de FreeBSD (vous pouvez aussi trouver Debian GNU/NetBSD mais le projet est arrêté en plus d'être tagué "non officiel").

Comme pour toute Debian (enfin, j'imagine. Ca fait un moment que je n'avais pas installé de Debian), l'installation est disponible au choix en mode texte, mode "pseudo-graphique" ou mode graphique :


Le mode graphique est assez sobre et élégant :


Pendant l'installation, il m'a été proposé d'installer un pack Desktop, option que j'ai choisie. Près de 660 paquets supplémentaires ont été alors téléchargés.

Le premier boot se déroule en mode texte :


Mais un X et un xfce sont d'ores et déjà installés.


Hurd a une architecture en micro-noyau ce qui le rend plus modulaire et souple que les noyaux monolithiques comme Linux. Sur papier, le système est super attirant. En pratique, à mon sens, il reste encore bien instable. La capture de xfce avec un navigateur a été faite 6 fois (sans exagérer. J'ai recompté). Le navigateur Iceape (SeaMonkey) n’arrêtait pas de planter. Et si vous vous demandez pourquoi je n'ai pas utilisé Iceweasel (Firefox), c'est tout simplement parce que je n'ai pas réussi à le lancer.

Même si j'ai l'impression d'être le joueur du grenier au début d'un épisode quand je lance un Hurd, je trouve l'OS prometteur. Je suis assez curieux de voir ce que peut apporter ce micro-noyau. Et puis, après tout, la dernière fois que j'ai eu à le tester, X ne démarrait tout simplement pas. Il y a du progrès.

Lien vers Debian/Hurd : http://www.debian.org/ports/hurd/
Lien vers la page officielle : http://www.gnu.org/software/hurd/hurd.html

Les non-UNIX

Aussi étonnant que ça puisse paraitre, il existe aussi des non-UNIX libres et gratuits. Je vais vous parler ici d'un windows-like, d'une réimplémentation de BeOS et d'un projet universitaire un peu loufoque.

ReactOS

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Vous ne pouvez pas vous passez de Windows. Mais vous voudriez un OS Libre. Voici la solution. En effet, ReactOS est tout simplement une réécriture de zéro d'un Windows NT-Like (donc complètement ou presque compatible avec les logiciels Windows).

Bien que ce projet date de 1995 et soit toujours active, il ne se considère pas encore comme pleinement stable. Preuve en est du numéro de la dernière version à ce jour : 0.3.5 alpha. Les applications win ne tournent pas encore toutes sous ReactOS et il montre encore une stabilité limitée pour une utilisation quotidienne.

Dès l'installation, ReactOS reprend les codes graphiques de Windows 2000/XP :


Notez quand même que l'OS ne supporte pas encore de FS journalisé, donc pas de NTFS, ext 3/4 ou autres. Par contre, vous avez ext2 dans les choix en plus de FAT32 (maigre consolation) :


La suite ne dépayse pas celui qui a déjà installé un Windows :


Une fois installé, ce n'est évidemment pas la fenêtre aux 4 couleurs que vous verrez :


Mais le bureau est similaire au système de Microsoft (à part les icônes) :


Vous pouvez installer des logiciels et pilotes via les installeurs Windows ou avec l'interface de gestion de logiciel (à la manière d'une distribution Linux ou, plus récemment, des Stores que l'on trouve sur les OS mobiles et propriétaires) :


L'ergonomie et les fenêtres sont familiers et on retrouve très vite ses petits :



ReactOS peut incarner le rêve pour beaucoup, un OS libre 100% compatible binairement avec Windows et qui en reprend, de plus, les codes graphiques. Mais comme précisé, au début du chapitre, ce système est encore en phase de développement. A ce titre, il ne supporte pas encore tout le matériel ni tous les logiciels et se montre encore instable.

Site officiel : http://www.reactos.org/fr
ReactOS sur Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/ReactOS

Haiku

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En 1991, d'ancien de chez Apple ont créé une entreprise appelée Be qui fournissait des machines personnelles novatrices, ceci grâce notamment à un système tout nouveau multiprocesseur, multithread et multitâche fonctionnant sur un FS dédié en 64 bits. Par la suite, cet OS nommé BeOS sera proposé pour Mac et PC.
Au début des années 2000, la société est morte et avec lui ce fabuleux OS. Plusieurs groupes d'utilisateurs se sont mis à créer des alternatives pour retrouver le confort et les avantages de BeOS. Différents projets sont alors nés entre la création d'un BeOS à partir d'un noyau Linux à la recréation totale du système.

Haiku OS fait partie de ces derniers. Son objectif est d'être une version Libre totalement compatible binairement avec BeOS 5 (la dernière version sortie).


Dès le démarrage du CD, l'OS montre ses atouts : épuré, ergonomique et simple.


Le support propose soit l'installation sur disque soit de lancer une version Live.


La partie installation est ultra simple :


Une barre de chargement rapide et tout est prêt.


Le bureau d'Haiku est sobre :


En lieu et place de barre, un widget en haut à droite donne accès aux menus :


A noter que Haiku comme BeOS autrefois utilise un principe de montage de disque comme les autres UNIX (notamment OS X).

Plusieurs applications sont déjà fournies :


Dès mes premiers tests de BeOS 5,  j'ai complètement adhéré à ce système simple et ultra-rapide. Il avait carrément un cran d'avance sur le Windows de l'époque et sur les Linux encore peu adapté au desktop à ce moment-là. Donc j'ai été plus que ravi de suivre ses différentes alternatives dont Haiku OS est probablement la plus aboutie et à l'image de BeOS. 
Malheureusement, beaucoup de chose sont arrivés depuis 2001 et surtout, beaucoup de logiciels sont apparus. Haiku supporte les logiciels de BeOS 5 (vieillots de nos jours) et maintenant, des logiciels venant du Libre. Mais sa logithèque est encore trop limitée bien que l'OS soit parfaitement fonctionnel à mon goût.

Lien : https://www.haiku-os.org/

Plan 9

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Plan 9 est un système d'exploitation expérimental. Son nom provient de l'oeuvre cinématographique considérée comme "pire film de tous les temps" par de nombreux cinéphiles, intitulée "Plan 9 from Outer Space", réalisée par Ed Wood. Déjà, ça annonce assez la couleur.
Sur le plan technique, on a affaire à un OS reprenant des concepts d'UNIX (comme le fameux "tout est fichier") mais en repensant en profondeur d'autres éléments (par exemple, toute communication est réseau). Sur le terrain, on a affaire à un ensemble parfois difficile à décrire.

L'installation est assez chiante (je pense que le terme est bien choisi). Avec un fenêtrage ambiance "16 couleurs" digne de Windows 3.1 :


Des questions sont posées en ligne de commande dans un genre de terminal. Le partition est fait aussi ainsi.

Une fois installé (enfin, j'imagine parce qu'après de multiple échec, j'ai opté pour la version Live), on obtient le gestionnaire de fenêtre suivant :


L'ergonomie est déroutante :


J'ai du mal à manipuler le système et à voir quelles en seraient les applications possibles. Je n'ai pas vraiment le temps d'approfondir pour ce dossier. Mais je trouvais intéressant d'évoquer cet alternative complètement hors du commun.

Lien : http://cm.bell-labs.com/plan9/

Recap'

NomOrigine/BaseInstallationFacilitéMaturitéLogithèque
FreeBSD UNIX/BSD/FreeBSD
PC-BSD UNIX/BSD/FreeBSD
NetBSD UNIX/BSD/NetBSD
OpenBSD UNIX/BSD/NetBSD
DragonFlyBSD UNIX/BSD/FreeBSD
OpenIndiana UNIX/System V/Solaris
Android UNIX/System V/Linux
ReactOS Win32/NT
Haiku BeOS
Plan 9 Rien

Voilà ! J'espère que ce tour d'horizon vous a plu voire même vous a donné envie d'essayer un de ces systèmes.

Pour tester un OS, pensez à la virtualisation. Ca permet de faire des tests en toute tranquillité et sécurité. Sinon, nombre d'entre eux dispose d'une version Live (bootable sur un CD sans installation) qui est tout aussi intéressante à cet effet.



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